lundi 7 mai 2012

TVA nouvelles et la banalisation de la violence policière



Voilà un p'tit coup de propagande de TVA nouvelles :
Méthode devenue classique dans nos médias de masse : on nous balance un seul point de vue, que l’on expose comme l’interprétation absolue, celle qui éclaircit le ciel au dessus de l'évènement brumeux, indéchiffrable pour le commun des journalistes. 
Poirier parle avec un bonhomme de Victoriaville, complètement dépassé par les évènements, et qui serait resté, selon son propre aveu, cinq minutes sur le front : celui-ci nous fait croire que c'était la guerre civile, que les policiers ont été calmes et patients dans les circonstances; et pourtant il nous dit aussi qu'il y avait seulement une cinquantaine de personnes qui lançaient des roches... « J'ai été traumatisé, dit-il. Ma fille n'a pas dormi de la nuit... ». Beaucoup d'émotions, d'approximations, mais peu de faits vérifiés.
On oublie de nous dire que la police tirait avec des balles de caoutchouc depuis le début des affrontements; qu'il y avait déjà eu un jeune homme littéralement abattu par ces balles quand les combats se sont intensifiés; que la dite patience de la police ne tenait qu'en raison de ses armes, de ses moyens légitimes d'utiliser une violence inouïe, pour contrôler le grondement de la colère.
On oublie de nous dire que la révolte s’alimentait à la violence policière ; que la vue d’une personne abattue par une balle de caoutchouc participait au sentiment d’injustice qui conduisait à prendre le parti des révoltés; que la colère était finalement partagée par plusieurs centaines de manifestants.
On omet enfin de nous dire que les balles de caoutchouc peuvent tuer si elles sont tirées en pleine figure.
Bref, on se bouscule pour condamner la violence des révoltés ; mais quand il s’agit de la violence policière, on la banalise au nom du grand Salut Public qui commande l’ordre et la paix.
On est dans le ventre d’un monstre qui s’est édifié sur le monopole étatique de la violence légitime ; mais on s’entête à nous présenter notre monde comme celui des grandes libertés.
On vit plus que jamais dans un univers médiatique qui marche sur la tête...

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