Voilà un p'tit coup de propagande de TVA nouvelles :
Méthode devenue classique dans nos médias de masse : on nous
balance un seul point de vue, que l’on expose comme l’interprétation absolue,
celle qui éclaircit le ciel au dessus de l'évènement brumeux, indéchiffrable
pour le commun des journalistes.
Poirier parle avec un bonhomme de Victoriaville,
complètement dépassé par les évènements, et qui serait resté, selon son propre
aveu, cinq minutes sur le front : celui-ci nous fait croire que c'était la
guerre civile, que les policiers ont été calmes et patients dans les
circonstances; et pourtant il nous dit aussi qu'il y avait seulement une
cinquantaine de personnes qui lançaient des roches... « J'ai été traumatisé,
dit-il. Ma fille n'a pas dormi de la nuit... ». Beaucoup d'émotions,
d'approximations, mais peu de faits vérifiés.
On oublie de nous dire que la police tirait avec des balles
de caoutchouc depuis le début des affrontements; qu'il y avait déjà eu un jeune
homme littéralement abattu par ces balles quand les combats se sont
intensifiés; que la dite patience de la police ne tenait qu'en raison de ses
armes, de ses moyens légitimes d'utiliser une violence inouïe, pour contrôler
le grondement de la colère.
On oublie de nous dire que la révolte s’alimentait à la
violence policière ; que la vue d’une personne abattue par une balle de
caoutchouc participait au sentiment d’injustice qui conduisait à prendre le
parti des révoltés; que la colère était finalement partagée par plusieurs
centaines de manifestants.
On omet enfin de nous dire que les balles de caoutchouc
peuvent tuer si elles sont tirées en pleine figure.
Bref, on se bouscule pour condamner la violence des
révoltés ; mais quand il s’agit de la violence policière, on la banalise
au nom du grand Salut Public qui commande l’ordre et la paix.
On est dans le ventre d’un monstre qui s’est édifié sur le
monopole étatique de la violence légitime ; mais on s’entête à nous
présenter notre monde comme celui des grandes libertés.
On
vit plus que jamais dans un univers médiatique qui marche sur la tête...
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